A. Gardons un moral de gagnant – 6 raisons d’être optimistes :
1. Des solutions existent (iconographie) : chiffres en recul en Chine et en Corée du sud
Pas de nouveaux cas en Chine depuis 3 jours (seulement des cas importés, dont un record de 34 hier). Il convient néanmoins de rester vigilant :
– exemple historique de la grippe espagnole (2 pics à quelques mois d’intervalle)
– relance économique avec retour dans les mégapoles des travailleurs des différentes Provinces après le Nouvel An chinois
– cas importés
A Wuhan (épicentre de l’épidémie), le premier jour sans nouveau cas est arrivé 3 mois après le début de l’épidémie et 2 mois après le début du confinement.
2. La maladie est de mieux en mieux connue grâce à l’exemple Chinois (premier standard), qui a donné 2 mois de préparation aux pays européens
– En 3 mois, connaissances multiples : sur le virus (séquençage génomique dès la première semaine, test biologiques,…), épidémiologiques (enfants épargnés mais à haute contagiosité, proportion des cas en réanimation ….), cliniques (prise en charge de mieux en mieux codifiée)
– Lancement des essais cliniques a visée thérapeutique.
3. L’intelligence de la planète à contribution : antiviraux, vaccins…
– Tous les laboratoires sont en effervescence avec des équipes “globales” 24/7 : exemple du projet GVN (“Global Virus Network”) du Professeur Robert Gallo a Baltimore, pour la mise au point d’un vaccin
– Multitude d’essais cliniques en cours avec nombreuses combinaisons jointes aux antiviraux : interféron, chloroquine (attention aux effets hypoglycémiants et rythmologiques !), antibiotiques, etc.
4. L’exemple italien permet d’accélérer les décisions santé de nos autorités
– L’Italie avec près de 6,000 cas (dont 50% dans la région de Milan), et 600 décès, a pris des décisions tardives en terme de santé publique (cf “crash test” d’hier), et réagit maintenant de façon vigoureuse pour un pic épidémique prévu par le gouvernement dans 2- 3 semaines.
– En France, nous observons pour l’heure une dynamique a priori similaire à celle de l’Italie, avec une semaine de décalage. Comparaison à considérer néanmoins avec précaution, car les critères adoptés pour sélectionner les patients à tester ne sont sans doute pas identiques en Italie et en France. Mais à n’en pas douter, le cas italien, éclaire nos dirigeants.
5. De la chance d’être Français (ou Européen)
– Une protection sociale couvrant presque ”de la naissance à la tombe” : soutien économique et social des gouvernements (la France prévoit d’injecter 345 milliards d’euros (16 % du PIB) pour faire face à cette crise prévue pour durer au moins 1,5 mois (1,5 mois = 16 % de l’année… d’où vraisemblablement les 16 % du PIB !)
– Récent cas aux USA où une femme mal assurée (ce qui est le cas de 20 % de la population) a reçu la double peine : 1 santé = diagnostic positif et… 2 économique : une facture de $ 34,927 (soit environ 30,00 euros) !
6. Si l’économie globalisée est actuellement la grande perdante, certains points positifs sont néanmoins à noter
– L’ecologie grande gagnante de cette activité de “déconsommation” : surplus de l’offre pétrolière par rapport à la demande, et en Chine les centres urbains décongestionnés (nombreux mapping aériens à ce sujet)
– Moins de décès par mort violente (hormis suicide dont on ne sait pas encore si le coronavirus sera un catalyseur, notamment en conséquence du confinement) : accidents de la voie publique (70% de réduction) ou accidents du travail, touchant des terrains jeunes. Néanmoins restons objectifs, comme tout le système de santé est focalisé sur l`infectieux, à l’image de la Chine, il y aura de très nombreux retards de diagnostics (cancérologie et autres pathologies,…) et thérapeutiques (à Shanghai, impossible de faire une endoscopie ORL avant 2 mois, par exemple).
– Au niveau technologique (n’hésitez pas à me contacter si intéressés par le sujet) : boom de certaines innovations digitales “aseptiques” type télémédecine, ou télé éducation, intelligence artificielle,…
– Au niveau individuel : temps de réflexion pour positiver ce temps personnel et développer la vie familiale.
B. France – Vivre avec J16, confinement J4 – Un pays commençant à comprendre les enjeux et bientôt en ordre de marche
Merci a Mathieu Bouquet, Carole Gabay et Anne Sophie pour leur support quotidien, depuis bientôt 54 jours !
1. Incidence : + 1,617 cas confirmés hier
2.Prévalence
– 12,612 cas diagnostiqués par test biologique et en observation.
– Temps de doublement : 4 jours (identique à hier), nous restons en phase de croissance forte.
– En France, on compte désormais en moyenne 2 cas diagnostiqués biologiquement pour 10,000 habitants (1,9 / 10,000) : à suivre pour les décisions de “Lock down” dont la prévalence est un des arguments (cf posts précédents)
3. Une maladie actuellement plus sociale que médicale
– La maladie n’est que partiellement médicale (pas de solution thérapeutique actuellement), elle est avant tout sociale (confinement, gestes barrière,…), comme nous l’avons vu en Chine, où l’adhésion de la population à ce sacrifice s’est faite à des vitesses variables.
– Au Hubei, 100 % de confinement, alors que les 95 % restants de la Chine (population & surface) n’étaient qu’à moitié confinés (mesures liberticides mais acceptables : masques obligatoires depuis le 28 janvier, écoles fermées, travail à domicile, dépistage température permanent, fermeture des espaces de socialisation,…).
4. Système de santé
– 1,297 cas en réanimation (1,122 hier = + 10%) , soit environ 10 % des cas détectés. Résultat supérieur à ce qui a été observé dans le Hubei (épicentre de l’épidémie), certainement parce que seuls les cas les plus graves font désormais l’objet d’un dépistage systématique
– Taux de létalité (évolutif et actuellement peu significatif, il faudra attendre la fin de l’épidémie pour avoir des certitudes) : 2,1% (450 décès sur 12,600 , dont 78 hier)
– Le système de santé se mobilise, mais il est important d’avoir les outils de base afin que le système puisse rester performant (sinon épuisement des ressources humaines) : en particulier les masques et les tests… Soyons sûrs, que les autorités oeuvrent dans ce sens.
– Le système devra être opérationnel à 100 % sur une période d’au moins 1,5 mois (prévu par le gouvernement, cf chapitre précédent).
5. Analytique
7 pôles majeurs : Grand Est (historique), Île de France (poumon économique de l’Hexagone), Corse, Bourgogne, Franche Comte, Nouvelle Aquitaine.
En termes d’analyse régionale, le tableau suivant réalisé par Carole Gabay permet d’aller plus dans le détail.
6. 4 risques santé à gérer simultanément
– Risques organiques :
– Bien protéger les personnes âgées (confinement)
– Bien se protéger pour protéger les autres (les jeunes peuvent également être victimes !)
– Risques mentaux :
– moins de vie sociale et situations de confinement sur plus d’un mois, qui peuvent engendrer conflits et épuisement, surtout avec des enfants à charge. D’autant qu’il ne faut pas demander aux grands-parents de les garder !
Notons également, que certaines études sont en cours en Chine pour mesurer l’impact psychologique sur la population (dépressions, divorces,…).
– stress économique : en particulier pour les PME ; notons la chance d’être en France, où le gouvernement fait beaucoup pour ne laisser personne sur le bord de la route.
B. Incidence Monde : envolée des cas en Italie et aux Etats-Unis
Merci à Stéphane, compagnon de la première heure, pour son soutien concernant cette rubrique.
1. Chiffres (21 mars) : 31,000 nouveaux cas (26,000 hier)
1.1 Evolution temporelle
Au rythme actuel, doublement des nouveaux cas dans le monde tous les 5 jours.
2. Evolution spatiale (nouveaux cas) : 5 foyers
– Les nouveaux cas en Chine sont “importés” d’Europe
– La carte du jour, nous montre 5 foyers : Europe de l`Ouest, Moyen Orient, Afrique de l’Ouest, Etats Unis et bientôt Amérique centrale.
3. Dynamique : “TOP 10 PAYS” – Le virus se dirige vers l’ouest (et les Amériques) et probablement au Sud.
– Notons une Europe à 5 vitesses (avec des gradients culturels) :
– Italie, USA : + 6,000 cas
– Allemagne, Espagne : + 4,000 cas (4,500 pour l’Allemagne, 3,500 pour l’Espagne)
– France, Suisse : + 1,500 cas (France 1,500, Suisse 1,400 à population 10 fois moindre => à rapprocher de l’Allemagne et de l’Italie)
– En embuscade : UK et pays scandinaves
– Pour l’instant épargnés : Est de l’Europe (Pologne 425 cas et risque de peine de prison de plusieurs années pour risques de propagation de cas) et Russie (où jusqu’à très récemment seul un laboratoire situé à Novossibirsk en Sibérie était habilité à tester)
– Noter également que l’Allemagne est beaucoup plus agressive en terme de dépistage (tests) que la France, et ceci pourrait expliquer le différentiel soudain avec notre pays (il faut comparer des choses comparables et il y a 10 jours nous étions au même niveau en nombre de cas et de décès !).
C. Prévalence monde
Une pandémie globale (plus de 130 pays et 6 continents) avec évolution historique “Est (Chine) – Ouest”. 173,000 cas environ (147,000 hier) confirmés par tests biologiques.
1. Prévalence monde
2. Mapping géographique – 5 foyers : Europe, Moyen-Orient, Afrique de l’Ouest, Amériques (du Nord et centrale)
3. Equation aux dimensions
– Nombre de cas cumulés (actifs et historiques) : le seuil des 200,000 cas cumulés a été atteint le 18 mars, celui des 300,000 cas sera certainement dépassé aujourd’hui.
– Top 5 des cas actifs : Italie (38,000) – Allemagne-Espagne-Etats-Unis (19,000) – Iran et France (11,000)
D. « CRASH TEST » : La rigueur allemande va-t-elle être efficace?
Avec mon collègue, le Dr Bachir Athmani, nous évaluons tous les jours un système de santé confronté à des afflux massifs potentiels de patients : 15 à 20 % présentent des formes sévères nécessitant l’hospitalisation et 5 % un séjour en réanimation médicale (pendant 1 à 2 semaines généralement), si l’on se base sur l’expérience en Chine (dont plus de 92 % des cas dans le Hubei).
Nous verrons demain comment la stratégie allemande est devenue beaucoup plus agressive, suite au modèle italien.
E. Geopathologie : “Corona-bourse”
– La Bourse accepte le risque (par exemple la létalité de la grippe à 1/1 000), mais n’aime pas l’incertitude (“If you can’t measure it, you can’t manage it”);
– Le point clé actuellement, réside dans le fait que si nous avons déjà beaucoup de données chiffrées depuis 2 mois sur le coronavirus, il y a encore beaucoup d’incertitudes. Ainsi, personne ne sait encore si le virus va persister à l’état endémique (et si oui : saisonnalité ?), s’il va diffuser sur l’Afrique (ou l’Inde), s’il existera une solution thérapeutique rapide, etc.
– Dans ce contexte nous examinons, avec Jennifer, tous les 3 jours une valeur (vision du futur par les investisseurs) incarnant un secteur : aujourd’hui un produit qui fera probablement un cas marketing à HEC : la bière Corona risque-t-elle de disparaître des présentoirs à court ou moyen terme ?
1. Corona et le marché de la bière
– Autrefois populaire et bon marché, la bière est devenue une boisson travaillée et branchée. C’est aujourd’hui la troisième boisson la plus consommée au monde après l’eau et le thé. Cette nouvelle image est le résultat de la stratégie commerciale de l’industrie brassicole, qui investit énormément dans la communication.
– Aux États-Unis en 2018, les deux premiers annonceurs parmi les fabricants de bière étaient AB InBev et Constellation Brands, qui produit la Corona.
– Exportée dans plus de 150 pays, la Corona est l’une des dix bières les plus vendues au monde (GlobalData Consumer).
2. Coronavirus vs COVID-19
Le 11 février, le monde découvrait le nom que l’OMS avait choisi pour qualifier le coronavirus découvert en Chine : « COVID-19 »
pour CoronaVIrus Disease 2019. Malgré cette dénomination définitive, le nom de coronavirus est toujours couramment employé (La Presse, 08.08.2020).
3. Un malheureux amalgame…
– Alors même que la bière Corona n’a rien en commun avec ce virus, les recherches relatives aux mots-clés « virus de la bière » effectuées sur Google ont été fréquentes, retournant le nom de la marque contre elle-même, écornant son image.
– Selon un sondage YouGov (société d’études de marché), la popularité de Corona a chuté aux États-Unis. Alors qu’elle bénéficiait d’une image positive pour près de 80 % des Américains en novembre dernier, cette part est tombée à 50% trois mois plus tard (L’Express, 28.02.2020).
– La part des Français susceptibles d’acheter la bière mexicaine a été divisée par 8 depuis le 10 janvier (Capital, 03.03.2020).
4. Cette mauvaise publicité fait chuter le cours de l’action
– Fin février, le PDG de Constellation Brands, Bill Newlands, a qualifié de « malheureuse » la « désinformation » relative à l’impact du virus sur les activités de Corona et a démenti que l’amalgame lui ait porté préjudice. D’après lui, les ventes restaient « très solides ». Peu présente sur le marché chinois, Corona a pour principal débouché les États-Unis (CNN Business, 28.02.2020).
– Depuis, l’épidémie a gagné aussi les États-Unis. Le cours de l’action de Constellation Brands a fini par chuter (voir le graphique ci-dessous), alors que la propagation du coronavirus suscite peur et incertitude.
– Cela n’est pas sans rappeler la triste histoire des bonbons coupe-faim conçus aux États-Unis dans les années 60, Ayds, qui ont été retirés du marché après que leurs ventes aient chuté suite à l’épidémie de SIDA (AIDS en anglais)…
Gardez en tête le “réflexe 3M” (Mains-Masques-Mètre) pour se protéger…. mais surtout pour protéger les plus vulnérables.
Confiance et solidarité pour ce combat collectif,
Dr Guillaume ZAGURY
Spécialiste en Santé Publique Internationale
Consultant en “Health Innovations”
HEC
En Chine depuis 2000.“Toute réussite est collective”, merci à :
– toute l’equipe “Back Up” (Mathieu Bousquet, Carole Gabay, Flavien, Marie, Laetitia, Anne-Sophie,…),
– toute l’équipe médicale GVMN (Global Virus Medical Network : Dr Bachir Athmani, Dr Ibrahim Souare, Dr Viateur, Dr Taieb,…) qui permettent à ce projet d’exister, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.
– tous les mécènes financiers (Jerome, Benjamin Denis & B Square, Benoit Rossignol, Arnault Bricout) qui oeuvrent pour des “Actions Citoyennes”
Si vous vous sentez l’âme de mécène ou de partenaires pour financer le développement informatique, n’hésitez pas à me contacter (guillaume@covidminute.com).
Également, même si une partie de l’équipe est basée à Shanghai, n’hésitez pas à venir nous rejoindre, car ce n’est pas le travail qui manque 🙂Pour ceux qui veulent prolonger la lecture avec un complément d’iconographies, sur des social médias occidentaux:
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