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D’UN 100M LOCAL À UN MARATHON MONDIAL ?

A. France – Vivre avec J17, confinement J5 – Changement de stratégie ?

1. Incidence : + 1 847 cas confirmés hier

2. Prévalence

– 14 459 cas (12 612 hier) diagnostiqués par test biologique et en observation

– Temps de doublement : 4 jours (identique à hier), nous restons en phase de croissance forte.

– 6 172 hospitalisés dont 1 525 en réanimation

– Noter à Tahiti : 15 cas confirmés (dont 9 importés) et une hospitalisation 

3. Evolution comparative : une évolution italienne plutôt que coréenne

4. Système de santé : débat d’experts

Comme nous le mentionnions il y a 6 jours, le gouvernement est (ou va être) interrogé sur sa stratégie par rapport à 3 actions clés observées en Asie Pacifique et ayant fait leurs preuves (en Chine et en Corée du Sud entre autres) :

– Les tenues de protection des équipes soignantes (dont masques chirurgicaux et FFP2 plus efficaces) : c`est une priorité absolue. Rappelons que le « secteur santé » compte environ 2 millions de professionnels (dont 200 000 médecins, 700 000 infirmières,…) ce qui montre les quantités minimales à prévoir (environ 2 millions d’unités par jour). La France a commandé 250 millions de masques livrables progressivement.

– L’identification des cas : par un dépistage clinique de débrouillage (prise des températures dans les espaces publics), et l’utilisation des tests diagnostics pour rapidement identifier les cas positifs (ainsi que leur entourage), afin de les isoler au plus tôt. La stratégie francaise semble egalement opter dans ce sens.

– Le port de masque par la population générale, mesure adoptée très tôt en Asie (en particulier en Chine, dès le 26 janvier), et qui est habituelle en Asie (cf le paragraphe géopathologie à la fin de ce numéro).


5. Analytique

7 pôles majeurs : Grand Est (historique),  Île de France (poumon économique de l’hexagone), Corse, Bourgogne, Franche Comté, Nouvelle Aquitaine

En termes d’analyse régionale, le tableau suivant réalisé par Carole Gabay permet d’aller plus dans le détail.

6. Et après ?

– L’émergence d’un traitement curatif et/ou préventif, sera un « game changer » : à la recherche du meilleur cocktail médicamenteux 

– Soyons ouverts à l’approche de D. Raoult : le traitement de type antiparasitaire (chloroquine) +/- antivirale qu’il préconise réduirait la charge virale et diminuerait par un facteur 3 la durée de contagiosité (de 20 à 6 jours). Des essais cliniques « turbo » sont à l’essai dans 1 ou 2 autres centres de traitement en France, et la FDA semble avoir approuvé ce protocole.

– Pas de prescription d’anti inflammatoire non stéroïdien ou d’aspirine (qui induisent une diminution de la réponse immunitaire)

B. Incidence Monde : l’envolée des cas se poursuit en Europe et aux Etats-Unis

Merci à Stéphane, compagnon de la première heure, pour son soutien concernant  cette rubrique.

1. Chiffres (21 mars au soir) : 29 000 nouveaux cas (31 000 hier)

1.1 Evolution temporelle

Chiffres à prendre avec précautions étant donné la disparité des stratégies de tests : l’épidémie peut s’étendre sans que ça se reflète dans les chiffres officiels, si les patients ne font pas l’objet d’un dépistage biologique.

Au  rythme actuel, doublement des nouveaux cas dans le monde tous les 5-6 jours.

Le nombre de nouveaux cas s’accroît dans des régions jusqu’alors peu touchées (Amérique centrale, Afrique) où les systèmes de santé sont fragiles.

2. Evolution spatiale (nouveaux cas) : 5 foyers

– La carte du jour, nous montre 5 foyers : Europe de l’ouest, Etats-Unis, Moyen-Orient, Amérique centrale, et dans une moindre mesure (mais à considérer avec précaution car les moyens de détection sont plus faibles) Afrique de l’Ouest.

– L’Asie du sud est aussi à surveiller, notamment suite à un rassemblement religieux international en Malaysie, qui semble avoir contaminé plusieurs dizaines de fidèles, qui sont rentrés chez eux dans les pays de la région depuis déjà plusieurs jours

3. DYNAMIQUE : “TOP 10 PAYS” – Le virus poursuit sa progression vers l’ouest (et les Amériques) et vers le Sud (Afrique, Asie du sud est)

– Etats-Unis (+ 7 300 cas) et Italie (+ 6 500 cas) restent les “locomotives”

– L’Europe en général reste l’épicentre et concentre environ les ⅔ des nouveaux cas, avec des situations encore très disparates et des stratégies qui semblent varier fortement d’un pays à l’autre

– Le nombre de nouveaux cas dans certains pays africains et d’Asie du sud demeure faible par rapport à l’Europe de l’ouest, mais ces pays sont généralement moins bien équipés en tests (d’où possible sous-estimation) et n’ont été confrontés au virus que très récemment (début d’une phase épidémique plus virulente ?)

C. Prévalence Monde


Une pandémie globale (plus de 130 pays et 6 continents) avec évolution historique “Est (Chine) – Ouest”. 197 000 cas encore actifs environ (173 000 hier) confirmés par tests biologiques.

1. PRÉVALENCE MONDE

Le chiffre de 200 000 cas simultanément actifs sera dépassé aujourd’hui.

2. MAPPING GÉOGRAPHIQUE – 5 foyers : Europe, Moyen-Orient, Afrique de l’ouest, Amériques (du nord et centrale)

Les Etats-Unis représentent désormais 12 % des cas actifs détectés biologiquement. L’Europe plus de 60 %.

3. Equation aux dimensions

– Nombre de cas cumulés (actifs et historiques) : le seuil des 300 000 cas cumulés vient d’être dépassé

– Top 6 des cas actifs : Italie (44 000) – Allemagne-Espagne-Etats-Unis (entre 22 et 24 000 chacun) – Iran et France (environ 12 000)

D. « CRASH TEST » : un taux de mortalité relativement bas, l’exception allemande

Avec mon collègue, le Dr Bachir Athmani, nous évaluons tous les jours un système de santé confronté à des afflux massifs potentiels de patients : 15 à 20 % présentent des formes sévères nécessitant l’hospitalisation et 5 % un séjour en réanimation médicale (pendant 1 à 2 semaines généralement), si l’on se base sur l’expérience en Chine (dont plus de 92 % des cas dans le Hubei).

1. Les faits : la proportion de morts en Allemagne est inhabituellement basse par rapport au reste du monde

Au 20/03/2020, le pays a eu 19′ 848 cas confirmés, 4 528 plus que le jour auparavant, mais « seulement » 68 décès au total. Cela donne au pays un taux de mortalité de 0,34%, ce qui est nettement inférieur à celui du reste de l’ouest de l’Europe, où les décès ont été parmi les plus élevés : 8,5% en Italie, 5% en Espagne et 3,5% en France.

2. Trois explications principales

 Biais de Mesure (?) : expliquant une partie des résultats

– Les tests : «Tester, tester, tester»

– L’Allemagne peut effectuer plus de 160 000 tests par semaine, soit plus que certains pays européens n’en ont effectué au total depuis le début de la crise, et elle a la capacité d’augmenter ce nombre de test en réaffectant les laboratoires spécialisés en santé animale vers les contrôles coronavirus.

– Des tests généralisés facilement et rapidement accessibles : une des raisons structurelles du faible taux de mortalité en Allemagne, car il permet aux autorités de détecter les cas de Covid-19 même chez les patients qui ne présentent que peu ou pas de symptômes, permettant ainsi de les isoler pour casser la chaîne de contagion.

– Des patients  plus jeunes (moins de comorbidite).Une caractéristique notable de l’épidémie de coronavirus en Allemagne jusqu’à présent est le nombre élevé de patients relativement jeunes et en bonne santé : selon les données de l’Institut Robert Koch, plus de 80% de toutes les personnes infectées par le coronavirus ont moins de 60 ans et l’âge médian est de 47 ans. Par suite, moins de complications que sur des terrains plus ages (en France seulement 50% ont moins de 60 ans)


3. L’Allemagne porte la menace à un niveau élevé

Des experts allemands pensent que le faible taux de mortalité est probablement le fait que l’épidémie est encore à un stade relativement précoce et que la situation en Allemagne est susceptible de changer dans les semaines et les mois à venir (70 % de la population risque d’être infectée).

4. L’Allemagne a eu le temps de se préparer à une flambée infectieuse grave 

– Les hôpitaux du pays augmentent la capacité de soins intensifs et les effectifs : 25 000 lits de soins intensifs avec assistance respiratoire (contre 7 000 en France au total et un peu plus de 5 000 en Italie)

– Le gouvernement achète autant d’équipements que possible. Ainsi la semaine dernière, le gouvernement fédéral a commandé 10 000 ventilateurs et un des principaux fournisseurs mondiaux est allemand (Societe Lowenstein).

– Berlin convertit des parties du parc des expositions local en un hôpital de 1 000 lits pour les futurs patients atteints de coronavirus. 

– Tous les Länders (régions) ont mis en œuvre des mesures étendues pour imposer la distanciation sociale.

E. Géopathologie : l’asie de la baguette et du masque (et du test) versus l’europe de la cuillère et de l’attente

1.Chine

– La grande crainte en Chine est la survenue d’une “seconde vague”. De ce fait, les contrôles aux aéroports sont désormais drastiques, le processus de triage et de contrôle prend de 7 à 23 heures après l’atterrissage.

– Tout cas positif, même asymptomatique, est placé en confinement obligatoire dans un centre dédié pour une durée de 14 jours. Le « patient » pourra sortir après 14 jours si 2 tests PCR négatifs à 1 semaine d`intervalle.

– La famille de la personne dépistée positive est placée en observation stricte dans des hôtels sélectionnés. Rappelons que la contagiosité (environ 2-3 personnes par cas) est avant tout familiale, et qu’une personne symptomatique même faiblement peut présenter des charges virales importantes.

2. Asie

– En Asie, la culture est favorable au port du masque pour 3 raisons :

– historique (SRAS 2003),

– environnementale (nombreuses alertes pollution comme à Pékin en hiver : cf chauffage au charbon encore majoritaire),

– Voire esthétique (les femmes asiatiques fuient généralement le soleil !).

– En terme de prise en charge, les autorités locales, rendent parfois plus faciles l’accès à certains traitements : ainsi au Vietnam, il apparaitrait que  la chloroquine et l’azithromycine sont en vente sans ordonnance.

– De l`Asie viendra probablement les premiers résultats thérapeutiques (3 mois d’avance sur l’Occident). 

J’ai ainsi été amené très récemment a donner mon avis sur un essai clinique a Hong Kong à base d’une combinaison : antivirale (lopinavir/ritonavir + Ribavirin)  et Interferon beta -1b.

‍Gardez en tête le “réflexe 3M” (Mains-Masques-Mètre) pour se protéger…. mais surtout pour protéger les plus vulnérables.

Confiance et solidarité pour ce combat collectif,

Dr Guillaume ZAGURY

Spécialiste en Santé Publique Internationale

Consultant en “Health Innovations”

HEC

En Chine depuis 2000.“Toute réussite est collective”, merci à  : 

– toute l’equipe “Back Up”  (Mathieu Bousquet, Carole Gabay, Flavien, Marie, Laetitia, Anne-Sophie,…),

– toute l’équipe médicale GVMN (Global Virus Medical Network : Dr Bachir Athmani, Dr Ibrahim Souare, Dr Viateur, Dr Taieb,…) qui permettent à ce projet d’exister, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

– tous les mécènes financiers (Jerome, Benjamin Denis & B Square, Benoit Rossignol, Arnault Bricout) qui oeuvrent pour des “Actions Citoyennes”

Si vous vous sentez l’âme de mécène ou de partenaires pour financer le développement informatique, n’hésitez pas à me contacter (guillaume@covidminute.com).

Également, même si une partie de l’équipe est basée à Shanghai, n’hésitez pas à venir nous rejoindre, car ce n’est pas le travail qui manque 🙂Pour ceux qui veulent prolonger la lecture avec un complément d’iconographies, sur des social médias occidentaux:

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