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UN SEUL TRAITEMENT EFFICACE A FAIT SES PREUVES À CE JOUR : LE CONFINEMENT

A. France – vivre avec J15 ; confinement J3 ; nos soldats équipés de casques à réalité virtuelle… mais sans gilet pare-balles ?

1. Incidence

– Plus de 1 700 nouveaux cas détectés hier.

– Une dynamique a priori similaire à celle de l’Italie, avec une semaine de décalage. Comparaison à considérer avec précaution, car les critères adoptés pour sélectionner les patients à tester ne sont sans doute pas identiques en Italie et en France.

2. Prévalence

– 10 871 cas diagnostiqués par test biologique et en observation.

– Temps de doublement : 4 jours (identique à hier), nous restons en phase de croissance forte.

– En France, on compte désormais en moyenne 1,6 cas diagnostiqué biologiquement pour 10 000 habitants (1,3 pour 10 000 hier).

3. Une maladie actuellement plus sociale que médicale

– La maladie n’est que partiellement médicale (pas de solution actuellement), elle est avant tout sociale (confinement, gestes barrière,…), comme nous l’avons vu en Chine, où l’adhésion de la population à ce sacrifice s’est faite à des vitesses variables. Au Hubei, 100 % de confinement, alors que les 95 % restants de la Chine (population & surface) n’étaient qu’à moitié confinés (mesures liberticides mais acceptables : masques obligatoires depuis le 28 janvier, écoles fermées, travail à domicile, dépistage température permanent, fermeture des espaces de socialisation,…).

– Le graphique suivant permet de voir l’impact de mesures strictes : en présence de mesures très strictes respectées par tous, le nombre quotidien de nouveaux cas se stabilise à partir de la troisième semaine.

4. Système de santé

– 1 122 cas en réanimation, soit environ 10 % des cas détectés. Résultat supérieur à ce qui a été observé dans le Hubei (épicentre de l’épidémie), certainement parce que seuls les cas les plus graves font désormais l’objet d’un dépistage systématique.

– 3 700 lits de réanimation encore disponibles.

– Taux de létalité (évolutif et actuellement peu significatif, il faudra attendre la fin de l’épidémie pour avoir des certitudes) : 2,2% (372 décès sur 10 600, dont 108 hier).

– Le système de santé se mobilise, mais il est important d’avoir les outils de base afin que le système puisse rester performant (sinon épuisement des ressources humaines) : en particulier les masques et les tests… Soyons sûrs, que les autorités oeuvrent dans ce sens.

– Le système devra être opérationnel à 100 % sur une période d’au moins 2 mois. 

5. Analytique

2 pôles majeurs : Grand Est (historique) et Île de France (poumon économique de l’Hexagone)

En termes d’analyse régionale, le tableau suivant réalisé par Carole Gabay permet d’aller plus dans le détail.

6. 4 risques santé à gérer simultanément

– Risques organiques : 

1) Bien protéger les personnes âgées (confinement);

2) Bien se protéger pour protéger les autres (les jeunes peuvent également être victimes !).

– Risques mentaux :

Moins de vie sociale et situations de confinement sur plus d’un mois, qui peuvent engendrer conflits et épuisement, surtout avec des enfants à charge. D’autant qu’il ne faut pas demander aux grands-parents de les garder !

– Notons également que certaines études sont en cours en Chine pour mesurer l’impact psychologique sur la population (dépressions, divorces,…).

– Stress économique : en particulier pour les PME ; notons la chance d’être en France où le gouvernement fait beaucoup pour ne laisser personne sur la route.

B. Incidence Monde : 

Merci à Stéphane, compagnon de la première heure, pour son soutien concernant cette rubrique.

1. Chiffres (19 mars) : 26 100 nouveaux cas (21 500 hier)

1.1 Evolution temporelle

Au rythme actuel : doublement des cas dans le Monde tous les 8 jours.

1.2 Dashboard CovidMinute (avec comparatifs dans l’application téléchargeable sur le site)

Notons 2 éléments :

– Pour l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, les Etats-Unis : chiffres supérieurs à 2 000 nouveaux cas détectés dans la journée d’hier.

– Aux Etats-Unis le doublement des cas est inférieur à 2 jours, et pour le Royaume Uni il est de 3 jours.

2. Evolution spatiale (nouveaux cas)

Plusieurs pays occidentaux (dont les Etats-Unis) ont dépassé les 2 000 voire 3 000 nouveaux cas hier.

La plupart des nouveaux cas en Chine et en Asie du Sud-Est sont “importés” d’Europe.

3. Dynamique

Le virus se dirige vers l’ouest (et les Amériques).


C. Prévalence monde

Une pandémie globale (plus de 130 pays et 6 continents) avec évolution historique “Est (Chine) – Ouest”.

147 000 cas environ (125 000 hier) confirmés par tests biologiques.

1. Prévalence monde

19/03/2020 : 147 000

18/03/2020 : 125 223

17/03/2020 : 108 515

16/03/2020 : 96 759

15/03/2020 : 86 251

14/03/2020 : 74 776

13/03/2020 : 67 676

2. Mapping géographique

75% en Europe, 12% au Moyen-Orient, 10% en Amérique du Nord et encore 9% en Asie (Chine et Corée), et le reste dispersé.

3. Equation

– Noter que l’Italie a en cumul 41 000 cas, à comparer au Hubei qui en a eu au total 68 000 ; mais quasi équivalence en terme de décès : 3 405 en Italie, 3 253 en Chine (dont 3 132 dans le Hubei).

– Nombre de cas cumulés (actifs et historiques) : le seuil des 200 000 cas cumulés a été atteint le 18 mars, celui des 300 000 cas sera certainement dépassé dans les 2 ou 3 jours à venir.

– Distribution géographique : 60% en Europe de l’Ouest, 20% encore en Asie (principalement Chine et Corée), 12% au Moyen-Orient et le reste dispersé (dont5 % aux Etats-Unis). 

– Top 5 des cas actifs : Italie (33 000) – Espagne (16 000) – Allemagne (15 000) – Etats-Unis (14 000) – Iran (11 000)

D. « Crash Test » : Un tsunami meurtrier frappe l’Italie, comment l’expliquer ?

Avec mon collègue, le Dr Bachir Athmani, nous évaluons tous les jours un système de santé confronté à des afflux massifs potentiels de patients : 15 à 20% présentent des formes sévères nécessitant l’hospitalisation et 5% un séjour en réanimation médicale (pendant 1 à 2 semaines généralement), si l’on se base sur l’expérience en Chine (dont plus de 92% des cas dans le Hubei).

Les faits : en 3 semaines, un bilan que le Hubei a atteint… en 3 mois

– En moins d’un mois (premier décès le 22 février), l’Italie est passée au nombre le plus élevé de décès dans le monde : plus de 3 400 morts, dépassant la Chine (berceau initial de l’épidémie et par ailleurs 20 fois plus peuplée).

– Le taux de mortalité italien (8,29 %) est largement supérieur à la moyenne mondiale;

– Pourtant les autorités italiennes étaient sûres d’avoir mis en place le système de protection le plus sûr d’Europe !

Trois explications possibles à cette situation :

1. Démographique : la population italienne est très âgée… et donc plus à risques

– L’une des plus âgées du monde avec 60% de plus de 40 ans, et près d’un quart (23%) de plus de 65 ans.

– Le tableau de la distribution de la mortalité (élément clé en épidémiologie), fourni par l’Institut national de santé italien, montre que la maladie semble rester la même que celle observée en Chine:

1) L’âge moyen des décès est de 81 ans, et la plupart de ceux-ci présentaient des pathologies sous-jacentes.

2) Les taux de mortalité par groupes d’âges sont similaires à ceux rapportés en Chine (cf. graphique).

– Bien sûr, la comparaison statistique peut être discutée (type de patients testés en Italie par rapport à la Chine), mais la distribution par âge est un élément important dans l’appréciation.

2. Politique : défaut de préparation et retard dans la décision

2.1 Défaut de préparation

(mais on ne refait pas le match après coup et il faut également se mettre dans le contexte électoral de l’époque)

 – Premier foyer détecté officiellement le 20 février en Lombardie, mais le virus circulait probablement depuis un certain temps.

L’Italie a été le premier pays de l’Union Européenne à interdire les vols à destination et en provenance de la Chine, mais cela ne les a pas mis à l’abri : les voyageurs ont pris des vols de correspondance sans divulguer leur pays de départ. Le virus a ainsi pu pénétrer dans le pays (très importante relations commerciales entre l’Italie du Nord et la Chine, notamment avec Wenzhou, principal foyer de Chine hors Hubei), se propageant sans être détecté dans tout le pays avant que le gouvernement n’agisse. 

– Méconnaissance des symptômes de l’infection au coronavirus par les professionnels et le grand public et confusion avec les symptômes de la grippe (on était en plein pic de la grippe saisonnière). Ainsi, le premier cas transmis localement le 18 février n’a pas été diagnostiqué correctement et a été autorisé à retourner chez lui après avoir contaminé le personnel de l’hôpital et ainsi propager l’infection (là encore ne jetons surtout pas la pierre aux collègues dans le contexte de l’époque). Dix jours après, les hôpitaux de Lombardie ont commencé à être submergés.

– Personnels soignants précocement infectés, rendant les conditions de travail plus dures et plus longues, aboutissant rapidement à l’épuisement des ressources humaines.

2.2. Retard du pouvoir politique dans la décision

Le sanitaire ou l’économie, autrement dit : la santé organique ou la santé mentale ? « Milan ne s’arrête pas » ou « confinement » ?

Le 25 février, le gouverneur de Lombardie déclare que le coronavirus était : « juste un peu plus que la grippe normale ». Le lendemain, la région assouplit les restrictions sur les bars et restaurants, trois jours après les avoir instaurées.

3. Un système de santé dans les infrastructures publiques

3.1 Sous-financement du service national de santé actuel de l’Italie (SSN)

Les investissements dans les soins de santé publics ne représentent que 6,8% du produit intérieur brut (PIB) italien, ce qui est inférieur à celui des autres pays de l’Union Européenne, dont la France et l’Allemagne (autour de 10-12% de leurs PIB respectifs).

3.2 Un système déjà sous tension avant l’épidémie

Il fonctionnaient déjà à plus de 90% de ses capacités, et n’a ainsi pas pu absorber l’afflux massif de patients, que nos collègues italiens décrivent comme un « tsunami viral ».

4. Conclusion

Au final, l’expérience de l’Italie doit servir d’étude de cas et d’avertissement aux autres gouvernements sur la rapidité et la fermeté avec laquelle ils doivent agir.

E. Géopathologie : « fièvre électorale » aux Etats-Unis : le virus parasite les élections (J54)

– Au niveau international : guerre de la communication entre les Etats-Unis et la Chine, en particulier, lorsque le président Trump, parle de « Chinese virus » (virus chinois).

– Rappelons que nous autres Européens avons décimé la population autochtone d’Amérique latine en « exportant » certaines pathologies (rougeole,…) sur des gens non immunisés.

– Ce virus aurait pu émerger n’importe où, le courage de la population chinoise est à saluer : elle a été en première ligne pour limiter l’infection (2 mois de confinement complet à Wuhan : impossibilité de sortir de son appartement, les courses commandées sont déposées à la porte) et permettre ainsi au monde de se préparer.

– Certes les modes de vies (urbanisation intense, densité démographique de certaines mégalopoles, élevage industriel d’animaux sauvages pour pharmacopée locale,…) peuvent engendrer plus facilement l’émergence de certaines zoonoses chez l’humain, mais ne jetons pas la pierre. La Chine est en première ligne dans ce combat.

– Personne ne peut prédire le futur, même à court terme, car il y a trop d’inconnues sur le virus : animal hôte, impact de la température, découverte thérapeutique, endémie ou « one shot » comme le SRAS (et si endémie : saisonnalité ou non, immunité naturelle ou non,…).

– Le coronavirus pourrait avoir des conséquences importantes sur les élections de novembre aux Etats-Unis : 

1) en son absence, sur une logique purement économique (Bourse, emploi,…) le président sortant remportait le match haut la main;

2) en présence de ce virus « parasite » et complètement imprévisible, le match (si absence de traitement rapide), va basculer dans le médico-social, et on sait que c’est le point faible de l’administration actuelle (cf. arrêt de l’Obamacare) : tant que le coronavirus n’a pas de solution technologique, la seule solution efficace est sociale,… et les Démocrates auront à l’évidence, la main.Gardez en tête le “réflexe 3M” (Mains-Masques-Mètre) pour se protéger…. mais surtout pour protéger les plus vulnérables.

Confiance et solidarité pour ce combat collectif,

Dr Guillaume ZAGURY

Spécialiste en Santé Publique Internationale

Consultant en “Health Innovations”

HEC

En Chine depuis 2000.“Toute réussite est collective”, merci à  : 

– toute l’equipe “Back Up”  (Mathieu Bousquet, Carole Gabay, Flavien, Marie, Laetitia, Anne-Sophie,…),

– toute l’équipe médicale GVMN (Global Virus Medical Network : Dr Bachir Athmani, Dr Ibrahim Souare, Dr Viateur, Dr Taieb,…) qui permettent à ce projet d’exister, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

– tous les mécènes financiers (Jerome, Benjamin Denis & B Square, Benoit Rossignol, Arnault Bricout) qui oeuvrent pour des “Actions Citoyennes”

Si vous vous sentez l’âme de mécène ou de partenaires pour financer le développement informatique, n’hésitez pas à me contacter (guillaume@covidminute.com).

Également, même si une partie de l’équipe est basée à Shanghai, n’hésitez pas à venir nous rejoindre, car ce n’est pas le travail qui manque 🙂Pour ceux qui veulent prolonger la lecture avec un complément d’iconographies, sur des social médias occidentaux:

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