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L’OCCIDENT EN TURBULENCE, LA CHINE EN RELANCE

A. Incidence monde

On parle aujourd’hui d’une pandémie globale (qui touche 110 pays sur 6 continents) avec une évolution historique “Est (Chine) – Ouest”.

Au rythme actuel on constate un doublement des cas tous les 4 jours environ.

1.Dashboard

2. En chiffres

9,2k nouveaux cas dans le monde depuis hier (contre +6,3 – +5.3 – +4,5 – +4,3 – +3,7 – +4 nouveaux cas quotidiens les 6 jours précédents).

3. Visualisation géographique

Deux pôles actifs (Europe, Moyen-Orient) et un peloton potentiel (Scandinavie, Etats-Unis).

4. “Top 5”

Deux-tiers des nouveaux cas viennent d’Europe de l’Ouest, 15% du Moyen-Orient et 20% dispersés parmi 130 autres pays.

5. A l’Est : 

– La Chine ne présente plus qu’un nombre très faible de nouveaux cas (moins de 20 cas par jour contre plus de 2,000 il y a quelques semaines). On observe un dégel économique dans les grandes villes, par exemple la réouverture des Starbucks et le retour progressif des ouvriers sur les chantiers à Shanghai; mais avec encore de nombreuses restrictions, les écoles, notamment, restent fermées.

– La Corée est en forte rémission avec seulement 110 cas hier (contre plus de 800 par jour il y a 10 jours).

6. Dynamique observée : 

B. Prévalence : 2 pôles actifs… et bientôt un 3ème (les Etats-Unis) ?

1. Prévalence monde : 

54k patients confirmés en soins ou en observation (dont 12,1k encore en Chine) qui sont :

– en Europe (+/- 50% des cas actuels)

– en Chine (18 % mais rapidement à la baisse ) – non représentée sur la carte ci-dessous

– en Iran (12 % en hausse )

– en Corée du Sud (12% mais en baisse).

2. Dashboard visuel

Ci-dessous les deux pôles les plus actifs aujourd’hui (Europe de l’Ouest et Moyen-Orient).

3. L’Afrique 

… est à surveiller. 17 pays sont touchés aujourd’hui, contre 10 hier. En nombre de cas, le continent a grimpé de 118 à 174 cas (soit 56 nouveaux cas). Ces cas sont principalement concentrés en Afrique du Nord :

Les pays suivants ont confirmé deux cas chacun: le Ghana, le Burkina Faso, le Nigeria.

Sont aussi touchés (1 cas identifié) : la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Togo, le Gabon, le Soudan, le Cameroun, l’Éthiopie et le Kenya.

4. Noter les pays à forte prévalence (/Million):

Italie (292), Norvège (178), Corée du Sud (156)…

et vous comprenez mieux les politiques concernant les vols internationaux.

C.  “Crash test”- Equation aux dimensions : quels sont les pays à risque (charge par rapport à leur capacité hospitalière) ?

1) Avec mon collègue le Dr Bachir Athmani, nous évaluons tous les jours un système de santé confronté à des afflux massifs potentiels de patients dont 15% présentent des formes sévères nécessitant l’hospitalisation et 5% un séjour en réanimation médicale pendant 1 à 2 semaines.

2) Certains experts estiment qu’environ 40% (+/- 20%) de la population sera infectée : soit environ 30 millions de personnes en France et environ 120 millions aux Etats-Unis .

3) Prenons un exemple concret : le Liban (particulièrement exposé suite à sa proximité avec l’Iran), avec une population de 7 millions d’habitants, et qui présente actuellement 61 cas.

4) Évaluons son rapport capacité / charge : 500 respirateurs disponibles pour 7 millions de personnes, soit quasiment le même ratio qu’en France (5,000  respirateurs / 70 millions d’habitants): ~1/7,100. Leur capacité (= limite maximale), compte tenu des autres pathologies médicales évoluant en parallèle (⅓ des lits : infarctus,…), cela correspond à : ⅔ x 500 = 300 lits.

5) Pour la France la limite maximale serait de 100,000 cas de prévalence. En effet les cas nécessitant des soins en unité de soins intensifs ou ICU (Intensive Care Unit) représentent plus ou moins un cas pour 20 diagnostics testés biologiquement et confirmés comme symptomatiques (soit sans doute 1% de la prévalence réelle dans une population – dans la plupart des pays on ne teste pas le tout-venant asymptomatique). Et Au Liban, il serait de 10,000 pour que le Liban montre des chiffres de mortalité à la hausse (tenir compte néanmoins également de l’âge plus jeune de la population).

6) Mais nous l’avons vu avec l’Italie (également à Wuhan), les urgences ont vite été saturées dans le Nord (environ 12M d’individus) car si les respirateurs sont distribués de façon uniforme sur le territoire, la pathologie ne l’est pas. D’où les chiffres de surmortalité observés à Wuhan et en Italie (7% :1.200/17.000).

D. FRANCE  : “Vivre avec – J10” : pouvons-nous éviter le scénario italien ?

1. Incidence :

+ 595 nouveaux cas hier (évolution : 500/372/203/177/336/190/138/73/21).

2. Prévalence :

3570 cas diagnostiqués par test biologique (évolution : 2876/2281/1734/1412/1126/949/613/423/285).

–  La dynamique exponentielle se maintient avec un temps de doublement à 3 jours.

–  Notons pour la France 56 cas / million (contre 292 en Italie mais avec une semaine de retard dans la propagation du virus).

3. Système de santé :

stade 2 du « plan blanc » des hôpitaux.

– 129 cas (= 5%) en réanimation : en conformité avec les attentes.

– Taux de létalité : 2,1% (61 cas sur 2876 diagnostiqués par test).

– Rappel des médecins à la retraite depuis moins de 5 ans.

– Mesures pour favoriser le déplacement des professionnels de santé (garderie, transport…).

4. Analytique

– “Gradient Est-Ouest historique”


– Au niveau régional, observons que toutes les régions sont impactées.

5. Stratégie du gouvernement : 

inverser la courbe (schéma coréen & non italien) 

– En pratique, confiance en ces mesures qui se déclinent au niveau médical en 2 axes forts :

1) Protéger les personnes vulnérables (essentiel) : personnes âgées / EHPAD (visites limitées), terrains immunodéprimés (pathologie chronique, iatrogénie, etc).           

2) Préparer le système hospitalier: préparation des ICU (105 patients en réanimation), masques, moins de chirurgies programmées….

– Il y a un mois en Chine, et particulièrement au Hubei (dont l’épicentre épidémique Wuhan), les mesures d’isolement de la population ont débuté entre le 23 et le 28 janvier et ont commencé à donner des résultats 3 semaines après (cf. période d’incubation = S2). Actuellement 23 cas à Shanghai et 80 à Beijing (population 20 + M).

– Actions de Santé Publique “collectives” à géométrie variable, allant de la fermeture des écoles au confinement au niveau local ou régional (cf. Hubei = Italie) voire national. Noter que l’on ferme les écoles, non pas parce que le virus est dangereux pour les enfants (très rarement symptomatiques) mais surtout parce qu’ils peuvent le transmettre facilement (faible lavage des mains et contacts de proximité avec l’environnement) à des populations vulnérables.

E. FOCUS BOURSE (J47)

La Bourse accepte le risque (par exemple la létalité de la grippe à 1/1000) mais n’aime pas l’incertitude or le point clé actuellement c’est que si nous avons déjà beaucoup de données chiffrées depuis 2 mois sur le coronarovirus, il y a encore beaucoup d’incertitudes. Ainsi, personne ne sait encore si le virus va persister à l’état endémique (et si oui : saisonnalité ?), s’il va se diffuser à l’Afrique (ou l’Inde), s’il existera une solution thérapeutique… Partout les cours sont en chute libre (“CoroKrach”) car : 

1) Risque économique majeur au minimum pour les 2 prochains mois.

2) Risque sur le baril de pétrole (prix au plus bas) suite à la sous-activité économique et au conflit actuel (Russie/Turquie).

– Dans ce contexte, nous examinons avec Jennifer, tous les 3 jours, une valeur (vision du futur par les investisseurs) incarnant un secteur : aujourd’hui un secteur porteur, la Télémédecine qui s’invite actuellement dans les foyers :

1) Fondé en 2010, MédecinDirect, un des leaders de la consultation médicale en ligne en France, a été racheté en mars 2019 par Teladoc Health, premier acteur mondial de la télémédecine. Présent dans 130 pays, ce groupe américain a su profiter du dynamisme des “Med-Techs (cf. les cours de bourse ci-dessous). 

2) D’après l’association des Entreprises de Télémédecine (LET), ce dynamisme a été favorisé par des avancées dans les domaines suivants (Les Echos, 10/09/2019) :

– mentalités : 73% des médecins estiment que la télémédecine fera partie de leur quotidien en 2030 (étude de la Mutuelle d’assurance des professionnels de santé, mai 2018); 

– technologie : le numérique offre actuellement des consultations de qualité, précises et sécurisées;

– législation : depuis le 15 septembre 2018, la sécurité sociale rembourse les téléconsultations médicales à condition d’avoir consulté le médecin dans les 12 derniers mois ou que celui-ci soit le médecin traitant. Mardi 10 mars, Olivier Véran a levé ces conditions. Les téléconsultations seront donc toutes remboursées et cela jusqu’au 30 avril.

3) Au 15 septembre 2019, l’Assurance-maladie a remboursé 60,000 téléconsultations, soit 12% de ce qu’elle avait planifié pour l’ensemble de l’année (20 Minutes, 14/10/2019).

La sous-utilisation de la téléconsultation en France est nette mais son potentiel immense : sur 400 millions de consultations annuelles, seules 1 à 2 % se font aujourd’hui à distance (Challenges, 09/03/2019).

4) Avec l’épidémie de coronavirus, le nombre de patients recourant à la télémédecine va exploser pour des raisons médicales (pas de contact direct) avant tout – et ces consultations sont plus rapides : ainsi un collègue effectue 8 consultations / heure, soit 7 minutes par consultation.

5) Cette tendance devrait désengorger la saturation des urgences, réduire la fréquentation des cabinets médicaux, faciliter l’accès aux soins et limiter la progression de l’épidémie tout en permettant des économies. Une étude (Leem/LaJaPF et Iqvia) publiée fin 2018 quantifie la réduction du coût de la prise en charge des maladies chroniques via la télémédecine entre 6 et 21 % (Challenges, 30/03/2019).

6) Digitalisation de la médecine : la téléconsultation est de  plus en plus courante aux États-Unis, où plus de 50% des cabinets de médecine générale répondent aux questions de leurs patients par téléphone et 20 % par courriel. Au Canada (Ontario) les résultats d’un projet pilote montrent que 60 % des problèmes nécessitant une visite dans une clinique peuvent se résoudre par texto dont la rémunération est de 25 % inférieure à une consultation classique. Le “colloque singulier” se numérise donc, et s’avère une valeur porteuse.

F. DEMAIN  : entre autres…

– Une vidéo : les 6 questions à se poser (fin de semaine),

– Carte au niveau européen,

– Et possiblement une surprise digitale.

‍Gardez en tête le “réflexe 3M” (Mains-Masques-Mètre) pour se protéger…. mais surtout pour protéger les plus vulnérables.

Confiance et solidarité pour ce combat collectif,

Dr Guillaume ZAGURY

Spécialiste en Santé Publique Internationale

Consultant en “Health Innovations”

HEC

En Chine depuis 2000.“Toute réussite est collective”, merci à  : 

– toute l’equipe “Back Up”  (Mathieu Bousquet, Carole Gabay, Flavien, Marie, Laetitia, Anne-Sophie,…),

– toute l’équipe médicale GVMN (Global Virus Medical Network : Dr Bachir Athmani, Dr Ibrahim Souare, Dr Viateur, Dr Taieb,…) qui permettent à ce projet d’exister, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

– tous les mécènes financiers (Jerome, Benjamin Denis & B Square, Benoit Rossignol, Arnault Bricout) qui oeuvrent pour des “Actions Citoyennes”

Si vous vous sentez l’âme de mécène ou de partenaires pour financer le développement informatique, n’hésitez pas à me contacter (guillaume@covidminute.com).

Également, même si une partie de l’équipe est basée à Shanghai, n’hésitez pas à venir nous rejoindre, car ce n’est pas le travail qui manque 🙂Pour ceux qui veulent prolonger la lecture avec un complément d’iconographies, sur des social médias occidentaux:

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